jeudi 13 octobre 2011

Chtoqu-haulme - Acte I Scène 2

Jeudi 21 juillet

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Réveil sous le crachin comme prévu…l’idée d’aller au Vasamuset était donc la bonne. Seulement l’ensemble de la grande confrérie des touristes s’est passée le mot et nous sommes tous là agglutinés devant les portes. Heureusement Stockholm regorge de musées, si bien que cette pression est uniformément répartie sur les autres musées. Ouf !

Nous nous portons acquéreurs de nos titres de transports illimités sur 3 jours et nous nous engouffrons dans le métro. La lecture des plans est assez aisée surtout que toutes les lignes transitent par le même point central.Un droit à l’erreur existe. En plusieurs lignes se chevauchent en modifiant simplement leurs terminus.

Nous découvrons ensuite le tramway qui nous conduit sous la pluie jusqu’à l’île de Djugarden. Nous prenons la place qui nous attendait dans la longue file d’attente du Vasamuset. Notre parapluie acheté à Leksands nous est utile en ce 3ème jour de pluie du 18ème jour de nos vacances. En fait le musée est plein. Il faut attendre que ds visiteurs s’extraient du musée. Ce n’est qu’aux environs de 16h30 au détour d’un panneau explicatif que je découvrirai que le nombre de visiteurs est limité à 1500 personnes pour conserver de bonnes conditions de conservation du navire. Nous patientons 20 petites minutes, puis nous pénétrons dans le musée. Nous y resterons 4h30. Une vraie découverte. Un vrai coup de coeur. Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en ce lieu. J’ai été ébloui par tous les aspects du musée.

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L’histoire du bateau est formidable (sa construction, son fiasco lamentable lors de sa mise à l’eau, ses 50 victimes, sa recherche, son désenflouage). Le bateau reconstitué est de toute beauté. La muséographie mise en scène autour du navire à chacun des 5 ou 6 niveaux est remarquable dans l’émotion qu’elle fait passer aux visiteurs et dans la richesse des informations communiquées. On sort de ce musée ravi des sentiments ressentis et des savoirs acquis.

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Mon point d’orgue d’émotions est double : le plus fort est historique. Voir les chaussures, les pipes, (bref, tous les objets personnels des 450 hommes d’équipage) est une charge d’émotions, même si le nombre de victimes est faible par rapport à la contenance du navire.

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la seconde concerne la récompense des efforts acharnés de l’équipe qui s’est investie dans cette mission de renflouage. Voir l’épave résister aux tractions du câble de halage pour s’extraire de sa gangue vaseuse et limoneuse a dû être excitant pour un homme en particulier : le directeur de recherche.

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Ensuite la patience dont ils ont fait preuve, pour nettoyer, recenser, recomposer le puzzle et mettre au point les techniques de conservation. Plus de 20 ans d’efforts avant de pouvoir exposer aux suédois et au monde entier ce vaisseau royal recomposé à partir d’un matériel à 95% d’origine : c’est admirable. Cette visite me rappelle la visite du chantier de l’Hermione à Rochefort. Mais ici l’oeuvre est colossale.  Aussi bien le projet d’origine : la construction d’un vaisseau symbole de puissance royale et de rayonnement, que l’épopée de son sauvetage. Avoir vu ce trésor des mers sera une très belle rencontre d’homme avec un projet humain à 2 échelles temporelles distantes. Ne pas l’avoir vu m’aurait privé d’une passerelle avec l’histoire comme il en existe peu. Quand on rentre dans ce musée, on entre sans le savoir et sans le vouloir dans une admirable machine à remonter le temps. Merci aux suédois d’avoir construit cette passerelle si rare.

Le film de présentation et la visite guidée en français permettent d’élargir le champ de nos observations. Parmi les infos recueillies il y a :

- le contexte de la commande du navire,

- la raison scientifique de son chavirage,

- la vie à bord d’un vaisseau royal au XVII ème siècle

- l’acharnement d’un homme retrouver l’épave convaincue de sa parfaite conservation dans les eaux de la Baltique

- les étapes du renflouement et l’incomparable exploit technique de parvenir à compenser les forces de succion de la vase

- la patience infinie des menuisiers et des charpentiers pour reconstituer le navire

et surtout le parfait état de conservation du navire après son bain de 333 années.

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IMGP3618Nous quittons les lieux avec le sourire de satisfaction de celles et ceux qui ont pris le temps de s’instruire et qui ont fait une belle rencontre.

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Nous traversons ensuite les quartiers de Stockholm pour nous plonger dans le quartier de SOFO en plein coeur de l’île de Sodermalm. Ancien quartier ouvrier, il est à présent bien réurbanisé avec des magasins et des “caffés’ très branchés. Nous faisons une visite du quartier par spirales concentriques qui nous permet de voir l’activité du quartier changer en passant de son visage commercial (lignes de vêtements aux lignes hyper tendance ou vintage, magasins de déco intérieure très design) à son visage de lieux de sorties avec ses cafés et ses terrasses aussi improbables que celles du voisin de trottoir.

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Nous sirotons nos thés, cafés et chocolat chaud pendant 1 heure au String café, à la déco vintage extravagante avant de découvrir 100 m plus loin un bar à jus qui cumule sur 100 mètres de long les fonctions d’épicerie fine, de magasin bio, de restaurant, de café, avec un agrément intérieur très original.

Achat d’un jean pour Ewen (marque ACNE)

Nous rentrons à 20 h  au camping car ravis d’avoir  dénichés deux pépites et d’avoir observé deux des visages de Stockholm. la chasse aux trésors ne fait que commencer.

samedi 8 octobre 2011

Uppsala et Stockholm

Mercredi 20 juillet

 

Un jour de retard dans la prise de notes sur mon journal de bord et déjà mes informations s’entremêlent.

Réveil agacé après une nuit agité. la faute aux centaines de corneilles qui ont survolé le camping et plus particulièrement notre camping car. (ils se sont carrément posés sur notre toit). Il a fallu que je m’improvise épouvantail en pleine nuit pour les faire fuir.

Le petit-dèj’ est pris sous le soleil dans une excellente humeur. Nous filons rendre visite au centre-ville d’Uppsala pendant une heure. Ce qui limite forcément les découvertes. Nous traversons la cathédrale, nous franchissons la rivière canalisée et nous parcourons le centre ville administratif et commercial, assez austère, genre ex-allemagne de l’Est. Ewen avait repéré la librairie sur le guide de voyage et nous lui achetons 2 livres en anglais afin qu’il puisse lire jusqu’à notre retour en Bretagne.

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Nous aurons eu un bref mais bon aperçu du cadre de vie de nos illustres prédécesseurs en ces terres suédoises, Catherine et Jocelyn qui ont étudié 6 mois, de janvier à juin, à l’université d’Uppsala.

Après un détour à notre nouveau garde manger (changement de chaîne : elle s’appelle Willys à présent), nous allons pique-niquer aux abords de Uppsala Stamm qui réunit plusieurs sépultures de rois de l’ère vikings. Ces sépultures se présentent sous la forme de tertres assez gigantesques. Les panneaux d’informations nous apprennent que deux d’entre eux ont été excavés pour confirmer qu’il s’agissait de sépultures, mais aussi pour confirmer qu’il était difficile de se prononcer sur le sexe des personnalités inhumés car les corps avaient été brulés à deux reprises.

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L’immensité du site et son histoire (point d’ancrage du catholicisme) lui confère une certaine solennité. L’idée du tertre était assez inspirée car l’histoire récente a montré que les alentours avaient été noyés sous les eaux pendant plusieurs centaines d’années.

Nous prenons alors la route de Stockholm. Une petite heure nous suffit pour rallier la capitale.Nous rencontrons notre premier échec en matière de camping puisque celui sur lequel nous avions jeté notre dévolu était complet. Par chance nous réussissons à obtenir la dernière place de camping-car disponible sur l’aire du centre ville. Ce parking aménagé sous un pont est bruyant et peu accueillant mais sa proximité du centre et des transports en commun le rendent très attractif.

 

Après une première rencontre automobile avec la ville (impression de fluidité urbaine, certes en juillet, mais la taille des échangeurs de centre ville me fait penser qu’on est encore loin de l’asphyxie automobile). Nous partons pour une belle randonnée pédestre de 8 km, en longeant les berges des méandres du lac Malaren pour aboutir à Gamla Stamm au milieu des touristes avides de boutiques  de souvenirs. Nous nous en écartons rapidement pour apercevoir les premiers charmes de cette ville aux perspectives urbaines très changeantes au gré des îles.

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Le lac Malaren avec l’hôtel de ville et Gamla Stamm en arrière plan

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Gamla Stamm

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Palais royal et parlement

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Rue désertée

Nous découvrons tour à tour, le palais royal, le parlement, le jardin du roi, l’hyper-centre commercial, la maison de la culture, la rue passante…Ce qui me sidère c’est la quasi absence de voitures du paysage urbain.

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Le survol de la ville en montgolfière.

De retour au camping-car, je reviens mitigé de ce premier contact avec la ville.

Mais la conviction que la ville recèle des richesses l’emporte au moment de sombrer dans le sommeil réparateur.

Je pense qu’il nous appartient de dénicher ses richesses. La lecture des guides touristiques me rassure à ce sujet.

En tout ca cette première prise de contact avec la ville est hyper importante pour moi, car elle me permet de visualiser sa structuration géographique que la lecture des plans et des guides ne permet pas d’appréhender. les sites sont à la fois proches et distants par le jeu des franchissements d’île en île.

J’ai hâte d’en découdre avec Stockholm. 1er acte scène II demain matin.

mercredi 5 octobre 2011

Voyage sous terre

Mardi 19 juillet

La nuit a été entrecoupée par les cris stridents des mouettes. Nous nous serions crus dans un port de pêche au retour des bateaux.

Toutefois l’humeur est bonne ce matin. Le soleil du soir est resté avec nous pour cette nouvelle journée chargée.

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Nous garons le camping car à 9 h30 sur le site minier de Falun, célèbre dans le monde entier pour sa production de cuivre. Frida notre guide , aussi à l’aise avec la langue anglaise que sachant jouer de son charme de brune suédoise, nous plonge 67 mètres sous terre (soit au premier tiers supérieur de la profondeur total de ce site).

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La descente avec le sourire

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Nous parcourons alors 600 m sous terre dans les filons creusés par les mineurs à même la roche. Le site est grandiose et effroyable. Exploité depuis les années 700 ap JC, un ouvrier est capable de creuser 1 m de galerie par mois. Les conditions de travail sont indescriptibles : il y faisait 40 à 50 ° C à cause du mode d’éclatement de la roche, chauffée par des brasiers, allumés en permanence. La roche ne refroidissait lamais. Les mineurs descendaient dans les galeries au péril de leurs vies.

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A 7 par seaux, tenant leur torche, leur marteau et leur burin d’une main avant de se balancer au dessus du vide du puits central pour atteindre la pallier où ils travaillaient.

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La descente par les échelles n’étaient pas plus réjouissante puisque pour le coup les mineurs devaient tenir leur flambeaux allumés par la bouche, et entamaient la descente des barreaux de bois à l’aide d’une seule main, l’autre transportant marteau et burin.

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La pénombre qui règne dans les galeries est apocalyptique. Pour se rendre compte de la vie de ces mineurs, il faudrait ajouter l’air irrespirable à cause des fumées des brasiers, les poussières, le bruit, le danger, les accidents, les maladies, la mort …

Les consolations sont grandes et dérisoires, le revenu y est important par rapport à celui d’un paysan à pareille époque et l’on est exempté de service militaire.

 

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Isalyne pose devant le wall of fame

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La jolie Frida et son anglais impeccable nous fait partager son cette vie poisseuse et parvient à nous glacer d’effroi lorsqu’elle  nous plonge dans l’obscurité totale pendant 30 longues secondes…après nous avoir raconté l’histoire de Fat Mats, le mineur découvert pétrifié, en parfait état de conservation, au fond d’une veine abandonnée 42 années après sa mort…pour le plus grand choc de sa promise âgée de 64 ans qui découvre son ex –fiancé dans le même état de conservation tel qu’elle l’avait connu…âgé de 22 ans à quelques semaines de leur mariage.

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Nous sortons tous les 4 impressionnés par cette visite dans les tréfonds de la terre.

La prospérité économique de la Suède est redevable d’une partie de ces milliers de mineurs qui au péril de leur santé et de leur vie ont évacué ce métal précieux. La légende prétend que chaque suédois se soit rendu une fois dans les mines de Falun.

Dommage que le touriste français ne soit pas davantage présent car une visite en français et une iconographie en français dans la mine nous aurait appris beaucoup de choses. Suite à cette descente sous terre, je comprends mieux la visite que rendent les suédois en masse à cette montagne enfouie.

Nous prenons la route d’Upsalla, que nous rallions en 3 heures pour aller patauger gaiement et sportivement dans la piscine ludique municipale. Les enfants sont heureux comme jamais. ce bain de bulles leur fait un bien fou, surtout que nous sommes complices de leurs exploits en les partageant avec eux : course contre la montre dans les toboggans, défis sur les structures gonflables flottantes, concours de plongeons et de sauts sur le plongeoir olympique,… Scène de joie familiales aquatiques.

Ce soir nous nous régalons d’une platrée de pâtes réconfortantes.

mardi 4 octobre 2011

Une vie d’artiste

Lundi 18 juillet

Réveil sous la pluie. Dommage, nous aurions tant aimé prolonger notre séjour au lac Siljan sous un soleil radieux. Nous sillonnons les artères de Leksands avec ce petit air de contentement de ceux qui connaissent un peu la ville. Nous laissons Ewen surfer à la bibliothèque pendant que nous faisons les courses. Je fais un arrêt à la Siljan Konditorei me ravitailler de 4 gros et beaux Kannelbullar.

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La fameuse pâtisserie inconnue jusqu’alors et pourtant si délicieuse. Hélène m’a promis une Kannelbular of Mescleuziou d’ici quelques temps. J’en profite pour demander à la vendeuse où il nous serait possible d’acheter un parapluie car en bons bretons nous sommes partis de Brest sans en prendre. La confiance absolue ou l’inconscience totale. Au choix.

La réponse est simple (nous n’en trouvions pas dans les supermarchés) : les parapluies sont vendus entre autre dans les magasins d’articles de sport. Merci du tuyau.

Nous voilà outillés pour affronter notre deuxième partie du voyage qui s’annonce plus humide que la première. Déjà ce jour nous baptisons notre achat sous des trombes d’eau entre le parking et la résidence “Carl Larson”.

Cette maison de l’artiste et de sa famille a été conservée en l’état depuis sa mort et celle de son épouse Karin au début du XXème siècle. Les enfants ont créé une fondation pour préserver en l’état la maison et l’ouvrir au public. C’est un témoignage original du mode de vie et de la décoration d’intérieur avant gardiste de ce couple d’artiste.

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Pour une maison qui a connu jusqu’à 10 occupants, on est émerveillé de voir l’agencement et la décoration. C’est coquet. Chaque pièce est personnalisée. La visite vaut le détour. Nous prolongeons notre visite par une ballade en soirée sur les rives du lac Sundborn où de nouveau des paysages dignes de figurer dans les plus beaux albums photos consacrés à la suède défilent devant nos yeux tandis que le soleil se couche.